Presque toutes les âmes qui peuplent l'île de Kandorya ont vogué depuis les rives d'Orya. 

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Cette terre insulaire fut dévoilée par la Guilde des Marchands, puissante institution établie en cités franches à travers les royaumes du continent d’Orya. Et, telle une main tendue à la destinée, ils invitèrent les peuples à se joindre à leur grande aventure et à la ville qu'ils y élevèrent : la cosmopolite ville d’Edenorya. 

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Alors, de chaque royaume affluèrent les délégations : politiques, marchands, aventuriers, inventeurs, et cette cohorte d'arrivistes dont l'ambition est le seul étendard. Cette île nouvelle était une promesse d'un avenir fécond, et chacun convoitait sa part de ce festin à venir. 

Mais les natifs, qui, en tribus diverses, vivaient en ces lieux depuis bien longtemps, virent d'un œil sombre cet exode massif d'une population nouvelle, aux mœurs et aux coutumes si dissemblables des leurs. Nombre furent chassés, d'autres anéantis ou encore réduit en esclavage ; quelques clans tentèrent de se mêler à ces peuples venus d'ailleurs, certains avec des alliances fructueuse pour les deux parties. 

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Mais les colons d'Orya portèrent avec eux leurs conflits. Les premières années sur cette terre furent ensanglantées de multiples affrontements : d'abord contre l'empire Mulkesh, puis vint le Vide, et les batailles épiques contre le Dragon Blanc... Et les Pragmas, ces entités au grand pouvoir qui régnait sur l’ancienne civilisation qu’abritait cette île, tentaient d'user de ces nouveaux venus comme autant de pions dans un jeu qu’eux seuls comprenaient. 

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La vie sur cette île fut rude, semée d'épreuves, mais l'attrait des découvertes à faire y maintint la flamme de la colonisation. Au commencement, le commerce entre Orya et l'île fut possible, si bien que la Guilde des Marchands organisa une grande foire annuelle pour les échanges par bateaux. Ces foires, lieux de commerce et de culture, continuèrent d'exister même quand il devient impossible de rejoindre le continent par la mer.

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Aujourd'hui, l'île d'Orya n'est plus accessible au commun des mortels... Coupés de leurs racines, les colons savent qu'un retour en arrière n'est plus qu'une chimère. Lorsque l'île de Kandorya croisa le chemin du plan d'Abbaccia et de la civilisation nouvelle qu'il abritait, il devint une vérité palpable que les habitants de Kandorya étaient désormais arrachés à leur continent d'origine. 

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C'est ainsi que les peuples évoluèrent, les factions se déchirèrent et d'autres alliances se forgèrent. Les colons virent leurs allégeances se métamorphoser. Le paysage politique d'aujourd'hui est bien différent des premières cohortes ayant foulé les terres de Kandorya.

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Et, dernièrement, une épreuve terrible faillit terrasser ses habitants. Un cataclysme monstrueux balaya l'île entière. Mais le sud fut le plus cruellement frappé. 

La grande cité d'Edenorya n'est plus qu'un souvenir. Un champ de ruines noyé dans des marécages est le seul vestige de ce qui fut le cœur battant de Kandorya durant quinze belles années. Les marées et les séismes firent surgir un isthme que la Guilde des Marchands baptisa Lyrkelis. Cette dernière s'efforce péniblement d’y relever une nouvelle capitale et de rassurer les âmes. Mais ces terres, nées des eaux, recèlent elles aussi de nouveaux mystères à déchiffrer.